samedi 21 juin 2008

La Croatie sur la voie du titre ?


Il est temps d'arrêter de comparer la Croatie à une équipe discrète, tapie dans l'ombre, tant son quart de finale ce vendredi face à la Turquie semble être plus qu'à sa portée.

Il serait en effet étonnant que la formation emmenée par Slaven Bilic sorte prématurément de la compétition après avoir survolé les débats dans son groupe B, avec trois victoires, dont une sur l'Allemagne, en autant de confrontations.

Personne n'a oublié le fabuleux parcours de la Croatie lors de la Coupe du monde 1998. Davor Suker avait terminé meilleur buteur de la compétition avec six réalisations et son équipe s'était hissée jusqu'en demi-finale.

Tombée contre une sélection française à qui personne ne résistait à cette époque, la formation croate avait rebondi en terminant troisième du Mondial, devant les Pays-Bas.

Depuis douze ans, la Croatie fait régulièrement bonne figure dans les phases finales des grandes compétitions et il ne tiendra vendredi qu'à la Turquie, miraculée du groupe A, de faire mentir les statistiques.

En tout cas, si jamais les hommes de Bilic sont sacrés champions d'Europe le 29 juin prochain, personne ne pourra crier au scandale. Car depuis deux ans, le football européen a été prévenu et sait à quoi s'en tenir.

Première de son groupe des éliminatoires avec la bagatelle de neuf victoires, deux nuls et seulement une défaite, la Croatie a surclassé la Russie dans une poule peut-être trop faible au vu de son talent.

Son principal fait d'arme reste d'avoir privé l'Angleterre de championnat d'Europe des nations cette année. Avec l'art et la manière, la Croatie s'est en effet payé le luxe d'humilier les hommes de Steve McLaren sur leur pelouse de Wembley (3-2), et de briser les rêves de la nation qui inventa le football.

"Nous ne nous considérons plus comme une révélation, même si un certain nombre de personnes en sont toujours persuadées", a déclaré Bilic au début du tournoi. "Pour nous, nous n'avons encore rien fait d'exceptionnel car se retrouver dans les huit dernières équipes était notre premier objectif avant la compétition", a-t-il ajouté.

LA TURQUIE BÉNIE DES DIEUX

Face à cette sélection talentueuse et assoiffée de victoires, la Turquie n'a pas à rougir. Certes les hommes de Fatih Terim n'ont pas eu le même parcours sans faute lors des éliminatoires (sept victoires, trois nuls, deux défaites) mais depuis le début du tournoi, cette équipe semble être bénie des dieux.

Il y a d'abord eu cette victoire arrachée dans les arrêts de jeu contre la Suisse (2-1), éliminant au passage la nation-hôte. Et puis ce fabuleux renversement de situation contre la République tchèque, dimanche. Menée deux à zéro à un quart d'heure du coup de sifflet final, la Turquie s'en est allée chercher avec les dents son billet pour les quarts de finale, marquant trois buts dans le temps de jeu restant.

Demi-finaliste de la Coupe du monde 2002 en Asie, la formation turque n'avait pu se qualifier pour l'Euro deux ans plus tard puis pour le Mondial allemand en 2006. L'esprit de revanche est donc présent au sein de cette équipe qui voit désormais plus loin que les quarts de finale.

Seul handicap qui pourrait laisser la Turquie au bord du chemin, les suspensions et blessures accumulées depuis le début de la compétition ne laissent que 16 joueurs sur 23 disponibles pour Terim.
Le défi est de taille, mais si une chose semble être acquise dans cet Euro, c'est que la formation turque sait réagir dans l'adversité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire