mercredi 4 juin 2008

Victor Piturca a imposé sa poigne à la Roumanie :


L'emprise réputée du sélectionneur Victor Piturca sur ses joueurs ne sera pas de trop pour aider la Roumanie à accomplir la mission quasi-impossible de se qualifier dans le groupe C.

Le tirage au sort, qui a réservé l'Italie, la France et les Pays-Bas à la Roumanie, provoquerait des nuits blanches chez bien des entraîneurs mais certainement pas chez Piturca.

"Le tirage a été sans pitié pour nous mais cela ne me tracasse pas. Au contraire, cela pourrait être un moteur pour nous", a-t-il déclaré à Reuters récemment.

"Ça peut même être un avantage si nos adversaires commettent l'erreur de nous considérer plus faibles que nous le sommes ou plus faibles qu'eux-mêmes. Comme les bookmakers ne nous donnent pas la moindre chance, nous n'avons rien à perdre et tout à gagner."

Sur un plan personnel, Piturca, 52 ans, sera aussi animé d'un sentiment de revanche, lui qui avait été écarté lors de sa première expérience de sélectionneur après avoir qualifié la Roumanie pour l'Euro 2000, en raison d'une rébellion fomentée par certains joueurs cadres.

Sans lui, l'équipe avait alors atteint les quarts de finale, son meilleur résultat à l'Euro, avant d'être éliminée 2-0 par l'Italie.

"IL EST EXIGEANT"

De retour en grâce en décembre 2004, l'ancien attaquant du Steaua Bucarest, vainqueur de la Coupe des Champions en 1986, est considéré dans son pays comme un gourou capable de tirer le maximum des modestes moyens de ses joueurs pour les transformer en compétiteurs redoutables.

Et s'ils ne sont pas parvenus sous sa houlette à se qualifier pour le Mondial 2006 en Allemagne, les Roumains ont aisément validé leur ticket pour l'Euro 2008 en se qualifiant deux matches avant la fin des éliminatoires.

En 22 matches de qualification cumulés pour les Euro 2000 et 2008, Piturca n'a subi qu'une défaite, face à la Bulgarie (0-1), en novembre dernier, alors que la Roumanie était déjà qualifiée.

Il refuse toutefois de s'attribuer le mérite de la qualification et préfère saluer la réaction d'orgueil des joueurs après trois échecs consécutifs en éliminatoires pour les Coupes du monde 2002 et 2006 et l'Euro 2004.

"Le même groupe a perdu lors de trois campagnes de qualification mais ces échecs consécutifs ont forgé aux joueurs un mental encore plus solide."

Pour le capitaine roumain Christian Chivu, cette renaissance porte avant tout la signature du sélectionneur.

"Piturca s'est imposé en équipe nationale grâce à sa forte personnalité. Il est exigeant et n'accepte aucun manquement à la discipline."

Souvent austère avec les journalistes, dont il se méfie, Piturca peine à séduire les médias de son pays malgré ses bons résultats. Un exploit à l'Euro pourrait y remédier.

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